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Antonio Blanco (1912 - 1999)

Antonio Maria Blanco, né le 15 septembre 1911 à Manille, capitale des Philippines, est l'un des artistes les plus emblématiques à avoir marqué l’histoire de Bali. Descendant de parents espagnols, Blanco revendiquait un lien spirituel et géographique avec des maîtres surréalistes tels que Salvador Dalí et Joan Miró. Cet héritage ibérique a nourri son style, mais c’est sur l’île de Bali, son refuge ultime, qu’il a véritablement trouvé son terrain d’expression et épanoui son art.

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Dès son plus jeune âge, Antonio Blanco s'intéressait aux arts. À l’American Central School de Manille, il développa un goût marqué pour les arts plastiques et la littérature, délaissant les matières scientifiques. Doué pour les langues, il maîtrisait six idiomes : l’espagnol, le français, l’anglais, le tagalog, l’indonésien et un peu de balinais. Après avoir terminé ses études secondaires, il poursuivit sa formation artistique à la National Academy of Design de New York, sous la direction de Sidney Dickinson. Très vite, il se concentra sur la forme humaine, particulièrement fasciné par la beauté féminine, un thème qui marquera toute sa carrière.

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Après ses études à New York, Blanco entreprit une série de voyages, notamment à Hawaï et en Floride, avant de poser définitivement ses valises à Bali en 1952. Subjugué par la beauté de l'île et sa spiritualité, il s'y installa grâce au roi d'Ubud, qui lui offrit un terrain à Campuhan, au confluent de deux rivières sacrées. Il y construisit son atelier et sa maison, un lieu à la fois refuge et inspiration. Peu de temps après son arrivée, Blanco épousa Ni Ronji, une célèbre danseuse balinaise, qui devint sa muse. Ensemble, ils fondèrent une famille et eurent quatre enfants : Tjempaka, Mario, Orchid et Maha Devi.

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Blanco est surtout connu pour ses portraits de femmes balinaises, qu’il représentait souvent seins nus, dans un style mêlant romantisme, impressionnisme et une touche d’érotisme. Fasciné par le corps féminin, il parvint à capter la sensualité et la beauté mystique de ses sujets, tout en fusionnant l'influence occidentale de son éducation avec la culture balinaise. Son coup de pinceau fluide et expressif traduisait à la fois son admiration pour la forme féminine et son attachement à la culture spirituelle de l'île.

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Son excentricité, tout comme son talent, lui valurent une reconnaissance rapide. Blanco devint une figure majeure de la société artistique indonésienne, ses œuvres attiraient l’attention de collectionneurs influents. Ses créations traversèrent les frontières, lui permettant de s’imposer comme un artiste de renom tant en Indonésie qu’à l’international.

Bien qu’il ait voyagé aux États-Unis pour rencontrer de nouveaux collectionneurs, Bali resta le cœur de son œuvre et de sa vie. Il y vécu reclus, entouré de ses jardins luxuriants et de rizières verdoyantes, jusqu’à sa mort en 1999.

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Son fils Mario Blanco, également peintre, a depuis perpétué l’héritage de son père en transformant leur maison-atelier en musée. En effet, le Musée Blanco Renaissance, à Ubud, expose aujourd’hui plus de 300 œuvres de l’artiste, retraçant son évolution artistique. Antonio Blanco a laissé derrière lui un univers pictural unique, empreint de sensualité, de spiritualité et d’une beauté intemporelle. Son œuvre, à la fois profondément personnelle et universelle, continue de fasciner des générations d’admirateurs à travers le monde, témoignant de l’incroyable fusion entre l’Orient et l’Occident qu’il a su créer.

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