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Photo du rédacteurCabinet Gauchet Art Asiatique

Le blanc de Chine : une céramique immaculée

Le blanc de Chine, terme poétique évoquant la pureté immaculée et l'excellence technique, désigne une catégorie exceptionnelle de porcelaines chinoises d’un blanc crémeux et d'une finesse incomparable. Ces céramiques, qui trouvent leur origine dans les fours de Dehua, dans la province chinoise du Fujian, incarnent à la fois la maîtrise artisanale et le raffinement spirituel.

Élégante figure de guanyin en porcelaine blanc de Chine, Chine, XIXe - XXe siècle, expertisé par Gauchet Art Asiatique pour la maison de vente aux enchères Millon, adjugé 14 000 €

Les porcelaines dites « Blanc de Chine » voient le jour sous la dynastie Song (960-1279), mais c’est sous les Ming (1368-1644) et les Qing (1644-1912) que leur production atteint des sommets de perfection technique et esthétique. Situé dans la région montagneuse du Fujian, le district de Dehua possède des gisements d’argile kaolinique d’une qualité exceptionnelle. Le kaolin, ingrédient clé dans la fabrication de la porcelaine, permet aux artisans de créer des objets délicatement modelés, d'une blancheur lumineuse.


Sous la dynastie Ming, Dehua devient un centre majeur de production céramique, exportant ses œuvres en Asie du Sud-Est et, à partir du XVIIe siècle, vers l'Europe. Les marchands portugais et hollandais jouent un rôle clé dans l'introduction de ces pièces en Occident, où elles fascinent les élites européennes, qui les considèrent comme des objets de luxe exotiques.

Verseuse en porcelaine blanc de Chine, Chine, XVIIe siècle, expertisé par Gauchet Art Asiatique pour la maison de vente aux enchères Millon, ajdugé 5 800 €

La signature du Blanc de Chine repose sur sa blancheur éclatante, résultat de la pureté exceptionnelle du kaolin local. Les artistes de Dehua utilisent une glaçure transparente légèrement crémeuse qui met en valeur les détails du modelage tout en conférant une douceur et une luminosité uniques.


Les figures religieuses, notamment celles de la déesse Guanyin – la Bodhisattva de la compassion – représentent un thème récurrent dans la production de Blanc de Chine. Ces sculptures, souvent réalisées avec un soin minutieux, dégagent une sérénité presque mystique. Outre les figures bouddhiques, les céramistes produisent des objets utilitaires raffinés : bols, vases, théières et brûles-parfum. La décoration est discrète, présentant parfois des motifs floraux en bas-relief ou des éléments symboliques.

Guanyin en blanc de chine, Chine, XIX-XXe siècle, expertisé par Gauchet Art Asiatique pour la maison de vente aux enchères Millon, adjugé 3 600 €

L'arrivée des porcelaines Blanc de Chine en Europe à partir du XVIIe siècle bouleverse le monde de l’art et des arts décoratifs. Avant cette période, les Européens ignorent tout du secret de la fabrication de la porcelaine. Fascinés par la transparence et la finesse des Blancs de Chine, les rois et aristocrates les collectionnent avidement.


La Compagnie des Indes orientales joue un rôle majeur dans cette diffusion, favorisant l’intérêt pour le style chinois. Les pièces sont parfois modifiées en Europe, ajoutant des montures en bronze doré ou des éléments décoratifs baroques pour les adapter au goût occidental. Ce dialogue interculturel donne naissance à des hybrides artistiques uniques, témoignant de la capacité d'adaptation et de réinterprétation de l'artisanat chinois.


Figure d'un homme chinois, porcelaine tendre, Manufacture de Saint-Cloud, 1730 - 1740, conservé au MET à New York

Le Blanc de Chine influence également la production européenne, notamment celle de la manufacture de Meissen en Allemagne, pionnière dans la réinvention de la porcelaine au XVIIIe siècle, ainsi que les créations de Sèvres en France.


L’intérêt pour le Blanc de Chine ne s’est jamais éteint. Les céramiques de Dehua sont toujours produites, alliant tradition et innovation. Les artisans contemporains, fidèles aux techniques ancestrales, explorent de nouvelles formes et esthétiques tout en rendant hommage au passé.


C'est ici que l'expertise et les compétences d'évaluation d'experts comme Jean Gauchet deviennent cruciales. Jean Gauchet, une autorité reconnue dans l'art asiatique, a joué un rôle décisif dans l'authentification et l'évaluation de pièces en blanc de Chine. Son expertise permet aux collectionneurs et aux institutions d'évaluer en toute confiance l'authenticité et la valeur de leur céramique. L'implication de Jean Gauchet dans le monde de l'art renforce la crédibilité des enchères et garantit que les acheteurs et les vendeurs peuvent prendre des décisions éclairées.




Références :




  • Le blanc de Chine, des origines à sa diffusion en Europe : exemples de la collection Grandidier, Marie Planchot, Carnet de l'école doctorale, [en ligne], https://124revue.hypotheses.org/4778

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