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Le maki-e : L’art ancestral de la laque japonaise dorée

Le maki-e, littéralement traduit par "dessin saupoudré", est une forme d'art traditionnelle japonaise vieille de plus de mille ans. Prisé à travers les âges par les aristocrates et les samouraïs, le maki-e continue de fasciner tant par sa beauté que par la complexité de sa réalisation.

Boîte, décor en laque maki-e, Japon, époque Edo ou Meiji, expertisé par le cabinet Gauchet Art Asiatique pour la maison de ventes aux enchères Millon, adjugé 3 000 €

 Représentant l’apogée du savoir-faire artisanal de la laque, cette technique consiste à appliquer de la poudre d’or, d’argent ou d’autres métaux précieux sur une laque encore humide pour créer des motifs finement décorés et raffinés.


Le maki-e est apparu au Japon durant l'ère Heian (794-1185), une période marquée par l'épanouissement des arts, de la poésie et de la culture de la cour. À cette époque, la noblesse japonaise cherchait à exprimer son raffinement à travers des objets minutieusement décorés, et la laque était un matériau idéal pour cela. Les premiers objets en maki-e étaient souvent destinés à des usages cérémoniels, comme les boîtes à encens, les écritoires ou les accessoires de la vie de cour. Le luxe et l'élégance étaient essentiels dans ces cercles sociaux, et la décoration en maki-e permettait d’afficher richesse et prestige.


Au fil du temps, cette technique s’est perfectionnée, atteignant un sommet de complexité et de beauté à l'époque Muromachi (1336-1573) et Edo (1603-1868). Les samouraïs, notamment, ont commencé à adopter des objets en maki-e, non seulement pour leur utilité, mais aussi pour la beauté et le symbole de pouvoir qu’ils représentaient. Des armures, des épées et des fourreaux étaient ornés de cette technique, transformant des objets de guerre en véritables œuvres d'art.


Garde d'épée (Tsuba), maki-e, bois, nacre, corail, agate, Japon, XVIIIe siècle, conservé au MET à New York


La réalisation d'une œuvre en maki-e est un processus méticuleux, qui peut prendre des mois, voire des années, selon la complexité du design et la taille de l'objet. Le premier stade consiste à préparer la surface avec plusieurs couches de laque urushi, une résine naturelle extraite de l'arbre à laque (Toxicodendron vernicifluum). Chaque couche doit être appliquée avec soin, laissée à sécher puis polie pour obtenir une surface lisse et brillante. Ce polissage successif assure la durabilité et la brillance caractéristiques des objets en laque japonaise.


Une fois la surface prête, l'artiste commence à tracer les motifs, souvent des paysages naturels, des oiseaux, des fleurs ou des scènes inspirées de la littérature classique japonaise. Ces motifs sont réalisés à l'aide d'un pinceau fin trempé dans de la laque encore fraîche. Ensuite, la poudre métallique est délicatement saupoudrée sur ces lignes tracées. Ce processus peut sembler simple, mais il requiert une grande dextérité, car une erreur pourrait gâcher des semaines de travail.


Il existe différentes méthodes de maki-e, chacune apportant une texture et une apparence unique. Par exemple, le togidashi maki-e consiste à appliquer de nombreuses couches de laque et à polir l'objet jusqu'à ce que les motifs réapparaissent de façon subtile sous la surface. À l'inverse, le hiramaki-e ou maki-e plat, utilise moins de couches et laisse les motifs en relief, tandis que le takamaki-e utilise des matériaux comme la poudre de charbon pour donner du volume aux décorations.


Pot verseur en métal (hisage), décor en hiramaki-e, Japon, XVIIe siècle, conservé au MET à New York

De nos jours, très peu d’artisans maîtrisent l’art du maki-e, car il nécessite non seulement une grande maîtrise technique, mais aussi une connaissance approfondie des matériaux et une sensibilité artistique particulière. Ces artisans sont souvent issus de longues lignées familiales où le savoir-faire est transmis de maître à apprenti sur plusieurs générations. Les régions de Kanazawa et de Wajima au Japon sont particulièrement réputées pour leurs ateliers de maki-e. Certains de ces artisans ont reçu le titre prestigieux de Trésors nationaux vivants, un statut honorifique décerné par le gouvernement japonais pour protéger et promouvoir les arts traditionnels.


Le maki-e, cet art délicat et millénaire, continue de captiver les amateurs d’art à travers le monde par sa beauté intemporelle et son raffinement. Chaque pièce, unique et minutieusement travaillée, porte en elle une partie de la culture et de l’histoire japonaise. Que ce soit à travers des objets traditionnels ou des créations plus modernes, le maki-e reste un lien précieux entre le passé et le présent, une forme d’expression artistique qui défie le temps et l'oubli.

Sculpture en bronze, base en bois à décor de rinceaux en laque hiramaki-e or et argent, expertisé par Gauchet Art Asiatique pour la maison de ventes aux enchères Millon, adjugé 11 500 €

Pour les collectionneurs et amateurs d’art souhaitant authentifier ou estimer la valeur d’objets en maki-e, le Cabinet Gauchet Art Asiatique offre un service d’expertise reconnu. Spécialisé dans l’art asiatique, ce cabinet dispose d’une connaissance approfondie des techniques traditionnelles et des matériaux utilisés dans la création de pièces en maki-e. Grâce à une longue expérience dans l’évaluation d’objets d’art japonais, les experts du cabinet sont capables de déterminer l’origine, l’époque, ainsi que la qualité des objets en laque dorée. Que vous cherchiez à vendre, acquérir ou simplement faire expertiser une pièce précieuse, le Cabinet Gauchet Art Asiatique est une référence incontournable pour obtenir une estimation précise et fiable.




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