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Photo du rédacteurCabinet Gauchet Art Asiatique

Les brûle-parfums chinois : voyage au cœur d’une tradition millénaire

Dans l’histoire culturelle et spirituelle de la Chine, les brûle-parfums occupent une place de choix. À la croisée de l’artisanat, de la religion et de l’esthétique, ces objets chargés de symbolisme ont traversé les époques, portant avec eux une tradition aussi enracinée que fascinante. De simples outils rituels, ils se sont transformés au fil du temps en de véritables œuvres d’art, témoins silencieux de la richesse de la civilisation chinoise.

Grand brûle-parfum tripode en bronze, Chine, marque et inscription Qianlong, XVIIIe siècle, expertisé par Gauchet Art Asiatique pour la maison de ventes aux enchères Millon, adjugé 105 000 €


Les premières traces de brûle-parfums remontent à la période des Rois-Combattants (475-221 av. J.-C.), une époque de bouleversements mais aussi d’innovations culturelles en Chine. Si l’utilisation de l’encens était déjà courante, c’est avec l’influence du bouddhisme, introduit en Chine au début de notre ère, que les brûle-parfums ont acquis une dimension religieuse marquée.


Dans les temples bouddhistes, taoïstes et confucéens, les brûle-parfums jouaient un rôle clé. Ils servaient à purifier les espaces sacrés, à accompagner les prières et à symboliser l’élévation spirituelle. La fumée qui s’élève d’un brûle-parfum était perçue comme un pont reliant le monde terrestre au divin, un moyen de communiquer avec les ancêtres ou les esprits célestes.

Brûle-parfum en bronze, Chine, entre 300 et 200 av. J.-C., conservé au musée Cernuschi à Paris

Le design des brûle-parfums reflète l’ingéniosité et l’esthétique chinoises. Ces objets étaient façonnés à partir de matériaux variés, chaque choix correspondant à une fonction et un statut social. Dans les temples, les brûle-parfums imposants étaient souvent réalisés en bronze, matériau robuste et symbolique de longévité. Les foyers aristocratiques, quant à eux, préféraient des modèles en porcelaine, en jade ou même en or, souvent ornés de motifs délicats.


Les formes des brûle-parfums témoignent également de la créativité des artisans. Les modèles ronds symbolisent l’harmonie et l’infini, tandis que les designs en forme de lotus évoquent la pureté spirituelle. D’autres, plus élaborés, prennent la forme d’animaux mythiques comme le dragon, protecteur suprême, ou le phénix, incarnation de la paix et de la prospérité. Chaque détail est chargé de sens, transformant un simple objet en un véritable langage visuel.


Brûle-parfum en bronze figurant un faucon, Chine, XVIIe siècle, expertisé par Gauchet Art Asiatique pour la maison de ventes aux enchères Millon, adjugé 13 500 €

L’usage des brûle-parfums va bien au-delà du simple aspect décoratif. Ils occupent une place centrale dans l’art de l’encens, ou "Xiāng Dào" (香道), qui signifie littéralement "la voie de l’encens". Cette pratique, héritée des dynasties Han et Tang, combine un savoir-faire précis avec une approche méditative. Allumer un brûle-parfum devient un rituel en soi, où chaque geste compte : du choix des grains d’encens à leur placement minutieux dans le récipient.


Dans les temples, la fonction des brûle-parfums est avant tout rituelle. La fumée s’élève dans un mouvement fluide, symbolisant l’ascension de l’âme et la purification de l’esprit. Mais dans les foyers, ces objets ont également une fonction quotidienne. Les familles les utilisent pour honorer leurs ancêtres, marquer des célébrations ou tout simplement créer une atmosphère propice à la réflexion et à la sérénité.


Brûle-parfum en bronze et émaux cloisonnés, Chine, dynastie Ming, XVIe siècle, expertisé par Gauchet Art Asiatique pour la maison de ventes aux enchères Millon, adjugé 26 200 €

Les dynasties Ming (1368-1644) et Qing (1644-1912) ont marqué un véritable tournant dans l’histoire des brûle-parfums. Ces époques, synonymes de prospérité culturelle et économique, ont vu émerger des créations raffinées qui mêlaient innovation technique et sens artistique.


Les ateliers de Jingdezhen, célèbre capitale de la porcelaine, produisaient des brûle-parfums en céramique d’une finesse inégalée, souvent rehaussés de glaçures bleu et blanc ou multicolores. Les modèles en bronze cloisonné, quant à eux, étaient ornés d’incrustations d’or ou d’émaux, créant des contrastes éclatants. Ces pièces étaient souvent réservées à la cour impériale ou à l’aristocratie, reflétant leur statut et leur raffinement.


Brûle-parfum tripode, Chine, période Qianlong, fours de Jingdezhen, conservé au Musée Guimet à Paris


Les thèmes abordés dans les décorations allaient des motifs floraux aux paysages, en passant par des scènes de mythologie chinoise. Chaque brûle-parfum devenait ainsi une microcosme artistique, encapsulant les croyances et l’esthétique de son époque.


Avec l’évolution de la société chinoise, les brûle-parfums ont su s’adapter sans perdre leur essence. Dans un monde moderne marqué par la quête de bien-être et de spiritualité, ils connaissent une renaissance. Les designers contemporains s’inspirent des formes classiques tout en introduisant des matériaux modernes comme le verre, l’acier inoxydable ou la céramique recyclée. Ces créations attirent une clientèle jeune et urbaine en quête d’authenticité et de sens.


Sur la scène internationale, les brûle-parfums chinois sont devenus des objets de collection très prisés. Les amateurs d’art asiatique apprécient non seulement leur beauté mais aussi leur histoire et leur symbolisme. Certains modèles anciens, notamment ceux des dynasties Ming et Qing, atteignent des prix astronomiques dans les ventes aux enchères.

Brûle-parfum couvert en bronze partiellement ajouré, Chine, XVIIe siècle, expertisé par Gauchet Art Asiatique pour la maison de ventes aux enchères Millon, adjugé 38 000 €


Aujourd’hui, les brûle-parfums continuent de symboliser une connexion avec le passé et une quête d’équilibre dans un monde en perpétuel mouvement. Ils rappellent l’importance de ralentir, d’honorer nos traditions et de chercher la paix intérieure. Dans une société globalisée, ils transcendent leur origine chinoise pour devenir un symbole universel de sérénité.


C’est dans ce cadre que le cabinet Gauchet Art Asiatique se distingue en tant qu’autorité reconnue dans l’authentification et l’évaluation des brûle-parfums. En confiant l’évaluation de vos pièces au cabinet Gauchet Art Asiatique, vous optez pour une garantie d’authenticité, mais aussi pour une valorisation patrimoniale de qualité, permettant à chaque œuvre de traverser les époques avec tout le prestige et l’héritage historique dont elle est porteuse.




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