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Les écrans chinois : une fenêtre sur l’art des lettrés

Photo du rédacteur: Cabinet Gauchet Art AsiatiqueCabinet Gauchet Art Asiatique

Les écrans chinois, qu’ils soient de table, de lettré ou en bois, incarnent à la fois un raffinement esthétique et un témoignage culturel d’une grande richesse. Ces objets d’art, à la croisée de l’utilité pratique et de la recherche artistique, nous plongent dans les méandres de l’histoire millénaire de la Chine. Bien plus que de simples éléments décoratifs, ils traduisent une philosophie de vie où l’art et la nature cohabitent.

Ecran en bois et écran en bois et duanstone, Chine, XVIIIe siècle, expertisé par Gauchet Art Asiatique pour la maison de vente Millon, ajdugé 102 000 €
Ecran en bois et écran en bois et duanstone, Chine, XVIIIe siècle, expertisé par Gauchet Art Asiatique pour la maison de vente Millon, ajdugé 102 000 €

L’histoire des écrans chinois remonte à la dynastie Han (206 av. J.-C. – 220 ap. J.-C.), une période clé de structuration de la culture chinoise. À cette époque, les grands paravents en bois sculpté étaient principalement utilisés pour cloisonner les espaces dans les palais impériaux. Ils offraient à la fois une protection contre les courants d’air et une toile de fond majestueuse pour les réceptions royales. Ces paravents étaient souvent ornés de motifs symboliques ou de calligraphies représentant des vœux de prospérité, de santé et d’harmonie familiale.


Avec l’avènement de la dynastie Tang (618 – 907), une évolution notable s’opère. Les lettrés, figures érudites et influentes de la société chinoise, popularisent les écrans de table. Ces objets, plus compacts, deviennent des compagnons intimes des studios de calligraphie et des bibliothèques privées. Contrairement aux écrans monumentaux, ils privilégient une approche plus subtile et introspective, mettant en lumière la poésie, la peinture et la philosophie. Les écrans de lettrés symbolisent alors l’idéal du wenren, cette quête d’harmonie et de sagesse fondée sur la contemplation de la nature et la recherche intellectuelle.

Ecran de table, Chine, XIXe siècle, expertisé par Gauchet Art Asiatique pour la maison de ventes aux enchères Millon adjugé 8 000 €
Ecran de table, Chine, XIXe siècle, expertisé par Gauchet Art Asiatique pour la maison de ventes aux enchères Millon adjugé 8 000 €

La diversité des matériaux utilisés pour concevoir les écrans chinois témoigne du haut degré de sophistication des artisans de l’époque. Les cadres, souvent en bois précieux comme le zitan ou le huanghuali, étaient travaillés avec une minutie extrême, utilisant des techniques de sculpture complexes. Ces essences rares, prisées pour leur résistance et leur teinte chaleureuse, conféraient aux écrans une aura de noblesse et de pérennité.


Les panneaux centraux, eux, étaient de véritables chefs-d’œuvre. On y trouvait des incrustations de jade, de nacre ou de pierres semi-précieuses, ainsi que des peintures délicates réalisées sur soie ou papier. Ces ornements, bien plus qu’un simple exercice esthétique, portaient des significations profondes. Par exemple, un écran décoré de pivoines symbolisait la richesse et l’honneur, tandis qu’un paysage montagneux évoquait le calme et l’élévation spirituelle. Chaque détail était soigneusement pensé pour transmettre des messages implicites à son observateur.


Ecran de table avec paysage, Chine, Fin du XVe siècle, conservé au MET à New York
Ecran de table avec paysage, Chine, Fin du XVe siècle, conservé au MET à New York

Dans la pensée chinoise traditionnelle, les écrans dépassaient leur rôle fonctionnel pour s’imprégner d’une forte charge symbolique. Leur présence dans une pièce traduisait une quête d’équilibre entre les forces opposées du yin et du yang. Les motifs de bambou, par exemple, étaient prisés pour leur capacité à incarner la résilience et la droiture, tandis que les nuages et les rivières évoquaient un flux continu, symbole de la vie et du changement.


Dans le contexte des lettrés, les écrans de table jouaient un rôle central en tant que supports de méditation et de réflexion. Placés sur un bureau, ils constituaient une frontière visuelle entre l’espace extérieur et l’univers intérieur du lettré, favorisant un repli spirituel propice à la création artistique et intellectuelle. Leur fonction était aussi d’encadrer une perspective : celle de la nature, source d’inspiration constante.


Aujourd’hui, les écrans chinois continuent d’être admirés pour leur richesse esthétique et leur signification culturelle. Ils occupent une place de choix dans les collections des grands musées et séduisent les amateurs d’art asiatique du monde entier. Leur intemporalité réside dans leur capacité à relier passé et présent, à travers des motifs et des thèmes qui résonnent encore avec les sensibilités contemporaines. Ces objets incarnent une fusion parfaite entre fonctionnalité et expression artistique, rappelant que l’art chinois a toujours cherché à transcender le quotidien.


Ecran en bois d’agar sculpté, Chenxiangmu, Chine, Epoque Qianlong (1736 - 1795), expertisé par Gauchet Art Asiatique pour la maison de vente aux enchères Millon, adjugé 88 000 €
Ecran en bois d’agar sculpté, Chenxiangmu, Chine, Epoque Qianlong (1736 - 1795), expertisé par Gauchet Art Asiatique pour la maison de vente aux enchères Millon, adjugé 88 000 €

Pour les collectionneurs et amateurs d’art asiatique, Gauchet Art Asiatique propose une expertise de premier ordre dans l’évaluation et l’authentification des écrans chinois. Qu’ils soient anciens ou contemporains, de table ou monumentaux, ces pièces d’exception requièrent un regard avisé pour en apprécier la valeur artistique et historique.


Forte de son expérience, notre équipe offre des analyses détaillées et personnalisées, en s’appuyant sur une connaissance approfondie des techniques artisanales et des styles. Que vous souhaitiez évaluer un écran unique ou expertiser une pièce familiale, Gauchet Art Asiatique s’engage à mettre en lumière la richesse de votre patrimoine.




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